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Mon histoire

Sophie Fauré est forgeron coutelier, sa passion est née en Nouvelle Calédonie, où elle a découvert la chasse au cerf Rusa entre Koné et Poindimier.

 

Ébéniste, sculpteur et marqueteur de formation, c’est au travers de rencontres avec les Kanak, ces fous de nature, qu’elle a décidé de se lancer dans la création de couteaux.

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Sophie, comment vous est venue l’idée de créer des couteaux en Calédonie ?

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C’est une très belle histoire. Tout a commencé lors d’un déplacement de trois mois dans le nord de la Nouvelle Calédonie, pour raisons professionnelles. Alors que j’étais en train d’essayer un paréo dans un magasin de vêtements, une cliente s’est mise à maltraiter les trois jeunes filles qui travaillaient dans cette petite boutique de Koné. Mon sang n’a fait qu’un tour et c’est avec le même manque de respect qu’elle avait eu envers les jeunes filles, que je l’ai faite sortir du magasin. Elles étaient gênées mais ravies que je prenne leur défense, ce qui était totalement naturel pour moi.​ Le lendemain, trois hommes se présentaient en demandant Sophie. Je n’étais pas très rassurée, je ne les connaissais pas, mais ils étaient venus très gentiment, car ils étaient les chefs de tribus de chacune des jeunes filles, cela pour me remercier et m’offrir un superbe cadeau, trente têtes de cerf

Mais qu’en avez-vous fait de ces trente trophées de Rusa ?

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Lors de mon retour en métropole, j’ai décidé de mettre en beauté, pour leurs faire honneur, ce cadeau avec mes notions d’ébénisterie, de sculpture, de dorure et de marqueterie que j’avais acquises depuis plus de trente ans. L’idée m’est venue de transformer ces pièces en un cadeau insolite et unique. J’avais découvert différentes sculptures de l'art Kanak, précoloniales ou contemporaines, sur bois, sur la grande terre. Enfin, sur les conseils de mon mari ainsi que mes premiers essais, j’ai décidé d’utiliser ces bois de cerf pour réaliser des manches de couteaux. J’ai rencontré un coutelier réputé, Monsieur Berthier, de Valence, qui m’a proposé diverses lames. J’ai commencé par « bidouiller » et m'exercer dans tous les sens mais rien ne me convenait. Nicolas, le technicien de la chasse de Koné, m’avait présenté un ami qui fabriquait des couteaux, ses lames et les manches à partir de presque rien. Il faisait des merveilles, cela me fascinait. Ce fut le déclic !  

Vous avez donc créées vos premières pièces à ce moment-là ?

J’ai tenté quelques formes, quelques modèles avec de l’acier, mon découpeur à plasma, l'enclume de mon père et ma forge à gaz. Je souhaitais arriver à faire mes lames. Les barres damassées commandées, modifiées et retravaillées, c’était bien pour les autres, mais ne me correspondaient absolument pas et l’acier brut ne me suffisait plus. C'est à ce moment là, à la suite de ces déceptions, que ce besoin de créer mes propres lames, mes propres créations a surgi et m'a envahi. J’ai alors commencé mes propres lames damassées avec des idées originales et toujours avec l’envie de créer et de faire mieux. J’ai fabriqué une quinzaine de couteaux et j’étais très heureuse de ramener ces pièces toutes uniques aux personnes qui avaient été tant gentilles avec moi. J’ai pu offrir à chacun, des couteaux de chasse uniques, pas toujours droits, en lame damassée, avec des manches en bois de cerf Rusa. Suite à ces présents, ils m’ont offert trois cent têtes de cerf Rusa que j’ai ramenées en métropole.

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C’est de là que vous avez lancé votre nouvelle activité ?

En effet, j’ai transformé au fur et à mesure mon atelier d’ébénisterie en atelier de forge et de coutellerie. Mes premières participations aux salons de la chasse et notamment au Game Fair de Lamotte-Beuvron, un très beau salon, m’ont permis de rencontrer des couteliers et des forgerons, de renom, des artisans formidables. Beaucoup m’ont donné des conseils, des idées, et maintenant depuis quelques années, quelques-uns m'ont rendu visite dans mon atelier où nous avons partagé notre travail et notre passion.

Depuis, j'accueille les écoles, le public, les touristes, les groupes de motos et voitures, les restaurateurs ainsi que les chefs étoilés français. Je propose sur rendez-vous, des démonstrations dans mon petit atelier en Lozère. J’ai également présenté le concours des couteliers de Thiers. Le couteau que je présente à Thiers symbolise toute cette histoire, il s’appelle « Ouvéa », qui est une île du Pacifique.​

Combien de couteaux produisez-vous désormais ?

Je n’en produis pas beaucoup, car chaque couteau passe par mes mains du début à fin. Actuellement, je me limite à une dizaine de modèles en brut de forge, en acier de récupération ou en lame damassée. Les manches peuvent être en bois de cerf Rusa, en bois de cerf Élaphe, en bois nobles, en verre dichroïque, en os ou en tranche de molaire de mammouth, en os de girafe stabilisé, en bois d'ébène de Mozambique ou du Gabon ainsi qu'avec des incrustations de pierres précieuses et des modèles surprenants, sculptés ou non. Chaque création varie par sa

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Couteau du Chef Cyril Attrazic

forme ou son histoire. J’ai des couteaux dédiés à la table, à la cuisine, en pièce ou en série unique, certains de collection ou encore de chasse et d’autres dont on peut se servir tous les jours. Chaque couteau est présenté avec son propre support en bois de cerf. Je grave aussi à la demande, les initiales ou les prénoms des acquéreurs.

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Couteaux du Chef Nicolas Castelet

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Couteau du Chef Cyril Attrazic

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Couteau du Chef Cyril Attrazic

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